Jeff Buckley | fr

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Jeff Buckley (né à Orange County le 17 novembre 1966 et mort à Memphis, Tennessee, le 29 mai 1997) était un chanteur et guitariste compositeur américain, fils de Tim Buckley et de Mary Guibert, et auteur d'un seul album studio.

Jeffrey Scott Buckley naît le 17 novembre 1966 à Anaheim dans le comté d'Orange County, en Californie. Il est éduqué par sa mère, la pianiste et chanteuse panaméenne Mary Guibert, divorcée de son père, le musicien et chanteur éclectique Tim Buckley. Ce dernier ne connaît que très peu son fils, (ils ne se seront vus que quelques fois) mais lui dédie 2 morceaux phares de son œuvre : "I Never Asked To Be Your Mountain" & "Dream Letter". Il meurt d'une overdose en 1975, à vingt-huit ans ; Jeff n'en a que neuf. Il grandit quand même dans un univers musical, en écoutant d'abord les Beatles, Simon & Garfunkel, et ensuite Lou Reed, Joni Mitchell ou le groupe anglais Led Zeppelin. Aux goûts éclectiques, il aime aussi écouter sa mère jouer de la musique classique au piano, et même Édith Piaf, qu'il découvre à l'école. À partir de six ans, il se met à jouer de la guitare et du piano. Sa jeunesse est aussi rythmée par de nombreux déménagements avec sa mère, avec un niveau de vie parfois tout juste suffisant.
Solitaire, désirant faire carrière dans la musique, Jeff Buckley rêve de New York. C'est à l'occasion d'un concert en hommage à Tim, à l'église Saint-Ann, que Jeff quitte la Californie pour s'installer à New York, où il rencontre Gary Lucas.

Jeff est remarqué lors de cet hommage à son père, le 26 avril 1991 à la Ste Anne's Church de New York. Il attira lors de cette soirée la convoitise du public scotché par son interprétation des chansons de son père, accompagné par le fameux guitariste Gary Lucas. Mais il émerveilla son auditoire par son interprétation a capella (l'électronique l'abandonna malgré lui) de Once I Was, titre de son père, avec lequel il aura toujours entretenu une relation ambigüe. Il rejoint le groupe de Gary Gods and Monsters en 1991 . Sous le mécénat d'Imago, un label indépendant, Lucas écrit les musiques dont Mojo Pin et Grace alors que Jeff écrit les paroles et les chante avec sa voix si particulière ! Jimmy Page a même dit de lui : « techniquement c’est le meilleur chanteur des 20 dernières années ». Quelques mois et concerts plus tard, Buckley et Kate Hyman, la directrice artistique d'Imago, mettent fin à l’association.
Influencé par de nombreux courants musicaux (rock, folk, funk, jazz, pop, soul...), Jeff cherche alors à acquérir de l'expérience, et à se produire seul. Avec l'aide d'une amie, Rebecca Moore, il trouve l'occasion de jouer le lundi au Sin-é café. Il s'y installe même petit à petit pour y interpréter surtout des reprises, de Bob Dylan, Nina Simone, Édith Piaf ou encore Van Morrison mais aussi quelques-uns de ses titres, Mojo Pin, et des chansons qu’il avait écrites à la fin des années 1980, comme Eternal Life. Il devint même l'attraction principale du Lower East Side lors de cet été 93. Tout Manhattan parle du chétif gamin, et de sa voix d'exception. Si bien qu'attirant les limousines des grandes maisons de disques, il décide de signer un contrat avec Sony Music, privilégiant, selon ses mots, sa liberté d'artiste à l'argent. Columbia lui fait enregistrer le maxi Live at Sin-é.Celui-ci sort en novembre 1993. Il a été réédité en version augmentée « Legacy edition » composée de deux CDs et d’un DVD en 2004. Jeff se dira déçu de ce maxi : il ne se trouva pas en forme, perturbé par un auditoire de costards-cravates.
Il passe ensuite le plus clair de son temps à chercher les musiciens qui formeront son groupe, pressé par Columbia. Jeff disait toujours que c'est la musique en groupe qui l'attirait le plus. Il finit ainsi par recruter le guitariste Michael Tighe qui était jusque là son élève de guitare, le bassiste Mick Grondahl et le batteur Matt Johnson pour une tournée aux États-Unis et en Europe, et surtout pour enregistrer son premier album studio, comprenant entre autres Mojo Pin, Grace, Eternal Life, Hallelujah (reprise de la chanson de Leonard Cohen) et Corpus Christi Carol (reprise de Benjamin Britten). L’album Grace naît en août 1994, sort en Europe puis aux États-Unis. Jeff et son groupe sont déjà repartis en tournée en Irlande, d’où est originaire son grand-père paternel, lorsque Grace sort aux États-Unis. Ce sont en fait deux années de tournées ininterrompues qui commencent.

Grace reçoit un très bon accueil, plus encore en Europe qu’aux États-Unis. Il est récompensé par le prestigieux prix Charles Cros en 1995. Emporté par sa passion des concerts où il chante et joue de la guitare en transe, Jeff s’épuise dans des tournées interminables, dans des concerts mémorables (Bataclan) ou prestigieux (Olympia), des petits festivals partout dans le monde ou un retour triomphal au Sin-é.
En 1996, le groupe s'arrête, pour tourner une nouvelle page de sa carrière : commencer l'écriture d'un second album. Après l'immense succès de Grace, c'est une énorme pression qui pèse sur les trop frêles épaules de Jeff, ajoutée à la fatigue des tournées. Buckley fuit à Memphis et peine à écrire. Début 1997, le groupe effectue une tentative ratée d'enregistrement de ce second album, My Sweetheart The Drunk.
Le 29 mai 1997, le groupe revient à Memphis pour réenregistrer avec de nouveaux arrangements et quelques nouvelles chansons My Sweetheart The Drunk. Attendant leur arrivée, Jeff Buckley se promène au bord du boueux affluent Wolf River avec son ami Keith Foti et décide d’aller se baigner, tout habillé, au son de Led Zeppelin II que crache le ghetto-blaster. Après le passage d’un bateau à roues il disparaît dans les eaux. Son corps est retrouvé dans le Mississippi six jours plus tard, vingt-deux ans et un mois après la mort de son père.

Sa mère s’est chargée d’éditer de très nombreux albums, pour la plupart des extraits des enregistrements de ses concerts, et des rééditions des EP promotionnels. En 1998 sort "Sketches For My Sweetheart The Drunk", double album composé de la 1re session d'enregistrement, dont Jeff n'était pas satisfait, et des démos 4-pistes qu'il a enregistré seul à Memphis plus tard, comme brouillon pour ce qui aurait dû être le nouvel album "My Sweetheart The Drunk". Sortent en 2002 Songs To No One, reprenant ses chansons avec Gary Lucas, puis pour les dix ans de l’album, une version remasterisée de Grace, nommée Grace Legacy Edition.
Jeff Buckley a eu une influence considérable dans le monde musical des années 90. En particulier il est un des principaux inspirateurs de la vague pop/rock mélancolique et les groupes Radiohead, Coldplay, Starsailor, Muse qui reconnaissent tous son influence. Il fut aussi un personnage atypique du monde du disque qui pendant ces années 90 prit une tournure toujours plus commerciale; il fut une anomalie du système; le devant à son talent. Franc rigolard et aimant la vie on essaya un moment de lui coller l'image d'un artiste maudit, d'une icône rock maladive. Jeff Buckley n'était cependant qu'un musicien d'exception, loin des préfabriqués du genre.
Sa chanson New Year's prayer (album Sketches for my sweetheart the drunk) sert de générique à la série Dead Zone.
Sa chanson Lilac Wine (reprise de James Shelton sur l'album Grace) est présente dans le film Ne le dis à personne.
Sa chanson Hallelujah (reprise de Cohen) est omniprésente dans la série américaine Newport Beach (The OC en anglais). Cette série est située dans l'Orange County de l’État de Californie, d'où vient Jeff Buckley. Un épisode de FBI, Portés disparus se clôturera aussi sur cette chanson. Cette chanson fait aussi partie des BO de "The Edukators" et "Lord of War".
Sa chanson Last Goodbye figure dans le film et la BO Vanilla Sky, aux cotés de compositeurs prestigieux tels que Bob Dylan (Fourth Time Around) et Paul McCartney (Vanilla Sky). .

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